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Même si l’amour est au loin, la séparation ne défait pas cet amour.
C’est sans doute ce que disent ces lignes du poète Nâzim Hikmet:
Je pense à toi
Et le parfum de ma mère me monte aux narines de ma mère, la belle.
Tu es montée
Sur le manège en moi d’une fête foraine
Tes cheveux tes jupons s’envolent tu tournoies
Ton visage empourpré je le perds et le retrouve
Qu’est-ce qui fait que je me souviens de toi
Comme de la blessure d’un couteau
Lorsque tu es comme à présent
Infiniment loin de moi?
Quest-ce qui fait que je bondis
En entendant ta voix?
Je me mets à genoux je regarde tes mains
Et je veux les toucher
Je n’y arrive pas
Tu es au-delà de la vitre
Je suis un spectateur surpris, ma rose, du drame que tu joues dans ma pénombre.
« Il neige dans la nuit », Poésie, éditions Gallimard